Si seulement si

Si seulement si

dimanche 30 mai 2010

De la lecture, pour cet été ? Perso j'ai adoré ce bouquin


Lorsque Richard voit son ami Octavio pleurer à la télévision suite à l'annonce de la fermeture d'un haut-fourneau, cet artiste au chômage qui rêve d'un poste de professeur à l'université décide d'enlever le grand patron d'Arcelor-Mittal, Lakshmi Mittal. « Tu sais, Octavio, j'ai une théorie là-dessus : si tu vois pleurer un bébé, il faut changer ses couches ; si tu vois pleurer une femme, il faut changer son amant et si tu vois pleurer un homme... […] … il faut changer le monde. » (page 76).
Et il réussit son coup, un mardi matin, en se faisant passer pour un journaliste, lors de la venue de l'industriel à Liège ! Je sais, c'est complètement surréaliste, d'autant plus que Richard a fait venir deux documentaristes pour tout filmer car il veut que l'Indien réalise des œuvres d'art après avoir dit à combien il estime sa vie. « Mon enlèvement est une œuvre d'art, c'est ça que vous tentez de m'expliquer ? – Pas du tout, c'est vous l'artiste. » (page 158).
Dans la troisième et dernière partie du roman apparaissent des habitants de Liège qui interféreront plus ou moins sur l'histoire : Jean-Luc Moens un héroïnomane et son père veuf, Marie-Ange la voisine agressée veuve également, Nafisa une jeune serveuse d'origine marocaine qui aimerait devenir actrice et ses parents (ainsi que le vélo de son père) et Mullenders le bourgmestre.
À travers ce roman – et en plus du clin d'œil à l'Art – l'auteur rappelle l'économie du bassin liégeois : les mines ont déjà fermé alors si maintenant, c'est l'acier..., oui on sait que ça pollue mais on a besoin de bosser, parce que sinon il y a la délocalisation (dans des pays encore plus pollueurs et qui n'ont pas les moyens de lutter contre leur pollution), le chômage et en plus la crise économique actuelle, sauf que certains ne la ressentent pas autant que d'autres, la crise, et continuent à s'enrichir...
« [...] à l'ombre d'une rampe d'autoroute en béton noirci, conçue par un ingénieur dépressif, avec l'intention inconsciente de servir de décor trente ans plus tard à des films sociaux projetés dans le monde entier. » (pages 71-72).

6€

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